GUIDE PSYCHOLOGIQUE D'AUTO-ASSISTANCE APRÈS UN ATTENTAT TERRORISTE
13 pas juger son propre comportement durant l’événe- ment survenu, ni tenter de l’analyser en se deman- dant si on a répondu ou pas à nos attentes et à celle des autres, si on aurait pu faire ou ne pas faire telle ou telle chose. Les réactions de survie ne sont pas le fruit d’une réflexion, notre degré de contrôle dans ce type de situation est, que cela nous plaise ou non, très réduit. Phase après le choc: Une fois passé le choc des explosions au moment de l’attentat, les secours et la survie sont la priori- té. Certaines des réactions décrites précédemment peuvent se prolonger, d’autres peuvent faire leur apparition. Les réactions de confusion et d’hébé- tude sont habituelles, ainsi que le déni de l’événe- ment survenu. Certaines personnes peuvent mar- cher pendant des heures, désorientées, sans même pouvoir fournir des informations pertinentes sur l’endroit où se trouvaient leurs accompagnateurs au moment de l’explosion. Toutes les réactions liées à un état d’alerte et de tension maximales sont éga- lement fréquentes, comme les tremblements, les palpitations, la sensation d’étouffement ou les vo- missements, la tendance à sursauter facilement, les flash-backs soudains et incontrôlables, ainsi qu’une tristesse et un désespoir profonds. Tout ceci peut s’accompagner de réactions liées à des émotions in- tenses comme des explosions de colère, de haine, de pleurs, de cris ou de lamentations. Phase de rétablissement: Cette phase est de longue durée. On estime qu’elle commence dans les semaines qui suivent le choc, après le sauvetage des victimes, et qu’elle se prolon- ge jusqu’à ce que les personnes de la communauté reprennent leurs activités normales. Sa durée dépend en grande partie des pertes et des dégâts subis. Il est fréquent d’être en état d’alerte permanent, d’avoir des problèmes pour dormir ou pour se concentrer, de faire des cauchemars, d’avoir du mal à affronter ses souve- nirs et les situations en rapport avec l’attentat, de cul- pabiliser, d’avoir des souvenirs désordonnés, voire des pertes partielles de mémoire ainsi que beaucoup d’au- tres réactions décrites dans les sections précédentes. Au début de cette phase de rétablissement, peu de temps après l’attentat, il existe généralement une pé- riode durant laquelle les victimes sont très soutenues et protégées par les réactions de solidarité de l’ensem- ble de la société, avant de passer à une phase de dé- sillusion et d’abandon lorsque les soutiens qui ont été organisés commencent à être retirés et les cérémonies cessent ainsi que les manifestations de soutien. Les vic- times se retrouvent confrontées à la réalité des pertes, aux difficultés et aux contraintes liées à la bureaucratie ainsi qu’à tous les changements et pertes qu’implique la nouvelle situation provoquée par l’attentat. Durant cette phase, le soutien social et psychologique doit res- ter facilement accessible pour les personnes les plus touchées. Il est fréquent de culpabiliser, d’essayer de trouver des explications logiques à ce qui est arrivé, d’avoir des pro- blèmes pour dormir ou pour se concentrer, d’être fati- gué et d’avoir des difficultés dans les rapports humains et au travail. La plupart des victimes verront cependant leurs réactions diminuer petit à petit et parviendront à un certain retour à la normale. Même si l’on a des souvenirs tristes, si les choses ne seront plus jamais comme avant l’attentat et si cette expérience fera par- tie de soi, on aura le sentiment d’avoir repris le contrôle de sa vie.
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