GUIDE PSYCHOLOGIQUE D'AUTO-ASSISTANCE APRÈS UN ATTENTAT TERRORISTE

26  C OMM E N T A F F R O N T E R L E S S O U V E N I R S E T L E S S I T UAT I O N S R E D O U T É E S ? U ne fois que l’on aura réussi à réduire le malaise des premiers jours ou des premières semaines, on devra s’efforcer d’affronter de nombreuses situations que l’on a évitées tout ce temps. Les indica- tions fournies plus haut et vos soutiens sociaux peuvent vous aider à y parvenir. On évite souvent ses propres souvenirs de la situation traumatique, mais il faut s’obliger petit à petit à les lais- ser se manifester pour apprendre à les surmonter. Nous vous proposons quelques exercices simples pour vous souvenir. Toutefois, il ne faut jamais réaliser les exercices décrits ci-dessous dans les premiers temps ni obliger qui que ce soit à les faire. De nombreuses personnes auront besoin d’aide pour les réaliser et certaines ne pourront le faire sans un soutien psychologique spécialisé. Comment favoriser les souvenirs? L’exercice consistant à s’obliger à penser et à se souvenir d’un attentat est fondé sur le fait que les personnes qui en ont été victimes peuvent éviter de s’en souvenir dans les premiers temps. Il s’agit d’une réaction normale, qui permet d’éviter beaucoup de souffrance. Cependant, le fait de se souvenir de l’événement survenu peut aider à l’assimiler, et par conséquent, à redonner un sens à la vie. En s’efforçant de ne pas penser à l’attentat, on risque même de faire revenir ces pensées encore plus forte- ment. Si vous éprouvez des difficultés à y penser, parce que c’est une source d’angoisse que vous évitez, ou parce que les informations dont vous vous souvenez sont dé- sordonnées et que vos souvenirs sont confus, vous pou- vez avoir recours à un exercice qui vous aidera à le faire. Il s’agit de raconter l’expérience, de laisser affluer les souvenirs de ce qui est arrivé. Cet exercice peut être très éprouvant et provoquer une grande souffrance, en particulier chez les personnes qui ont été directement victimes de l’attentat. D’où l’importance de partager cette expérience avec d’autres personnes, que ce soit des pro- ches ou des professionnels du soutien psychologique. Lorsque vous serez prêt à commencer, dans un endroit tranquille et sans être pressé : • Racontez ce qui s’est passé à la première personne. C’est à vous que c’est arrivé, c’est vous qui avez subi, vu ou ressenti tout ce qui s’est passé à ce moment-là. • Racontez au présent. Il est essentiel de revivre l’évé- nement comme s’il était en train de se produire : « je suis sur le quai de la gare », « je viens d’entrer dans la salle de concerts », « je me promène dans la rue des restaurants ». • Décrivez tout ce que vous avez vu, ressenti, entendu et pensé, c’est-à-dire tout ce que l’événement sur- venu a provoqué en vous. Pour vous aider à raconter cette expérience, vous pouvez essayer de répondre à quelques-unes des questions suivantes : comment décrivez-vous ce qui se passe ? Où êtes-vous ? Que fai- tes-vous à cet instant ? Avec qui êtes-vous ? Combien de temps cela dure-t-il ? Qu’avez-vous fait pour survivre ? Quelles ont été vos premières pensées ? À quoi avez- vous pensé lorsque vous avez été évacué ou lorsque vous avez quitté les lieux par vos propres moyens ? Qu’est-il arrivé ensuite ? Quelles pensées de cette si- tuation vous viennent-elles encore à l’esprit ? Qu’avez-

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