GUIDE PSYCHOLOGIQUE D'AUTO-ASSISTANCE APRÈS UN ATTENTAT TERRORISTE

30 • Parler naturellement, sans chercher des situations so- lennelles ni ajouter du drame aux faits. • Communiquer la nouvelle peu à peu, en sondant ce que l’enfant sait déjà et ce qu’il pense ou craint. Pour les nouvelles les plus graves, vous pouvez les fraction- ner afin qu’il puisse les assimiler petit à petit : d’abord l’attentat, ensuite le fait que des membres de sa fami- lle ont été blessés, puis qu’ils sont morts. • S’assurer que l’enfant comprend que la personne décédée n’avait pas le choix, qu’elle n’est pas morte volontairement, qu’elle ne l’a pas abandonné et qu’elle ne voulait pas s’en aller, que la mort se produit sans que l’on puisse la maîtriser. • Parler sur un ton émotionnel approprié pour qu’il sente que les adultes n’ont pas perdu le contrôle. L’enfant peut et doit percevoir que les adultes sont tristes ou pleurent, qu’ils éprouvent la même chose que lui, mais qu’ils gardent le contrôle de la situation. On ne doit pas dire devant l’enfant des phrases telles que « je veux mourir moi aussi » ou « qu’allons-nous devenir ? ». • Toujours chercher, même si c’est difficile dans de tels cas, un aspect positif lié à l’événement qui puisse con- soler l’enfant, du type « il n’a pas souffert » si l’on parle du décès d’un proche dans un attentat. • Toujours apporter le plus de soutien émotionnel pos- sible, l’enfant doit se sentir soutenu et aimé. Il est im- portant d’exprimer ce soutien à l’enfant, en s’adaptant à son âge et au niveau de familiarité que l’on a avec lui. Les câlins et les caresses, qui dans certains cas permettent de témoigner de cette affection, sont ina- ppropriés dans d’autres. • L’aider à résoudre les problèmes qui peuvent découler de la perte : « est-ce que je pourrai rester dans la même école ? », « est-ce que je vais déménager pour vivre près de chez mes autres grands-parents ? », « est-ce que je vais perdre mes amies ? », « est-ce qu’on va manquer d’argent ? ». • Donner des explications sur la mort qui soient en phase avec l’éducation de l’enfant et avec les explications qui peuvent lui être données par d’autres proches. Que peut-on faire d’autre ? • Il est recommandé de faire participer les enfants, en fonction de leurs possibilités et de leur âge, aux évé- nements liés à la mort et aux rituels qu’ils seront en mesure de comprendre. À partir de 8-10 ans, il est recommandé de les laisser décider s’ils ont envie de le faire. • Aux cérémonies, il est utile qu’ils soient accompagnés de leurs amis, pas seulement de leur famille. Il con- vient de les soutenir lorsqu’on se souvient des per- sonnes décédées au moment des anniversaires. Dans ce genre de situation, le comportement des person- nes les plus proches peut provoquer une tristesse et une douleur supplémentaires. • Il faut savoir que les explications sur la mort et les circonstances de celle-ci doivent être adaptées en fonction de l’âge et du vécu de l’enfant, ainsi que de son niveau de compréhension de la notion de mort. Chez les enfants, des peurs et des cauchemars liés à leur propre mort ou à celle de leurs proches peuvent faire leur apparition : il faut en parler et expliquer les aspects susceptibles de provoquer un malaise plus important.

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