GUIDE PSYCHOLOGIQUE D'AUTO-ASSISTANCE APRÈS UN ATTENTAT TERRORISTE
31 • Il faut les aider à répondre à leurs interrogations. Pourquoi enterre-t-on les gens si le ciel est en haut ? Il faut expliquer aux enfants qui vont recevoir cette in- formation et participer à l’enterrement ou à l’incinéra- tion, que ce n’est pas douloureux d’être incinéré, ou si la personne est enterrée, qu’elle n’aura pas la sensation d’étouffer. • Faciliter leur compréhension de la perte : les enfants peuvent avoir du mal à comprendre ce qui se passe lorsque quelqu’un meurt. Parler de la mort de manière naturelle, en leur expliquant que la mort fait partie du cycle de la vie, même si parfois la vie est tronquée, comme c’est le cas dans les attentats ou les accidents. • Utiliser des exemples proches : un enfant dont l’animal familier est mort, un membre de la famille plus éloigné, un ami de la famille. • Il n’est pas conseillé d’employer des phrases qui ris- quent d’induire les enfants en erreur : les phrases du type « papa s’est endormi », « il est parti pour toujours », « il nous a quittés » risquent d’aggraver le sentiment de perte car l’enfant se sentira abandonné, trahi ou mal-aimé. • Les aider à exprimer leurs sentiments, leurs préoc- cupations, leurs craintes. Il faut leur expliquer que ce qu’ils ressentent est normal ; et qu’il est même normal de ne rien ressentir, de ne pas pouvoir pleurer ; ce sont des réactions normales dont ils ne doivent pas avoir peur. Aidez-les à mettre des noms simples sur leurs sentiments profonds. • Vous pouvez demander à l’enfant s’il y a quelque chose qu’il aurait aimé dire à la personne décédée, des mots qu’il n’a pas pu exprimer, s’il souhaite lui demander par- don ou la remercier de quelque chose. Dans ce cas, su- ggérez-lui d’écrire ce qu’il a sur le cœur dans une lettre adressée à la personne décédée, tout naturellement. En fonction de l’âge et des croyances de l’enfant et de la famille, il peut la conserver, la porter au cimetière ou la laisser sur le rebord de la fenêtre pour qu’une étoile l’emporte et la lise. • Il est vivement conseillé d’écrire ou de conserver des photos de l’existence de la personne décédée: recons- tituer sa vie, y compris sa mort. • Il est bon de favoriser, dans la vie de famille, les conver- sations sur sa propre mort et sur celle des êtres chers, ainsi que sur la notion même de mort. • S’il y a plusieurs victimes, il faut s’occuper de chaque enfant individuellement, jamais en groupe, afin de pou- voir adapter les explications aux besoins de chacun, à ses questions, à ses croyances et à son niveau de com- préhension. • Le fonctionnement quotidien de l’enfant doit être ré- tabli le plus vite possible, ainsi que ses habitudes en matière d’alimentation et de sommeil. Il doit retourner à l’école et reprendre ses activités habituelles. Dans la mesure du possible, il faut lui éviter tout changement de domicile ou de quartier ainsi que toute séparation inutile d’autres proches de la famille, et faciliter les ren- contres avec ses amis. • Il est important de l’aider à se concentrer sur les choses positives qui se passent autour de lui : le soutien de
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