GUIDE PSYCHOLOGIQUE D'AUTO-ASSISTANCE APRÈS UN ATTENTAT TERRORISTE
7 I l est possible que vous pensiez que la vie n’a pas de sens, qu’elle ne vaut pas la pei- ne d’être vécue, que tout est question de hasard, et que vous vous demandiez pourquoi c’est « tombé » sur vous ou sur vos proches. On a généralement la conviction que le monde est un endroit où les événements ont un sens et qu’on aura la possibilité de maîtriser les difficultés qui se présenteront. L’horreur et la perte de contrôle impliquées par les attentats terroristes cadrent très peu avec notre conception et notre vision habituelles du monde. On ne trouve aucun sens à l’événement survenu et lorsqu’on tente de l’assimiler, il est fréquent d’avoir des réactions qui, pour aussi gênantes et étranges qu’elles puissent paraître, sont normales dans un organisme qui tente de mettre de l’ordre dans ce chaos soudain. Les réactions décrites ci-dessous sont normales, elles font partie du processus d’assimilation et d’élaboration de l’événement survenu : • Il est normal que des images et des pen- sées liées à la catastrophe viennent à l’esprit, malgré soi et malgré ses efforts pour les éviter (flash-backs). • Il est normal de faire des cauchemars, sur des thèmes plus ou moins liés à l’attentat et aux conséquences de celui-ci. • Il est normal que les souvenirs de ce qui s’est passé soient désordonnés, comme une histoire sans queue ni tête. QUELLES PENSÉES EST-IL NORMAL D’AVOIR ? • Il est normal d’avoir des problèmes de concen- tration, d’attention et de mémoire qui donnent l’impression d’être dans un état second, comme si on n’était pas soi-même ou comme si on avait quelque chose de grave. • Il est normal de souhaiter « le pire », voire d’avoir envie de se venger de ceux qui ont pro- voqué l’attentat, mais il convient de ne pas trop s’attarder sur ces pensées car elles sont source de malaise et finissent par se retourner contre soi. • Il est normal de se méfier de tout et de tous, de se méfier du monde en général et des êtres hu- mains, qui sont capables de commettre des actes aussi cruels. • Il est normal de douter de tout ce en quoi on croyait, de ne plus avoir confiance dans un monde juste, de douter de son système de valeurs, de sa foi, de tout ce qui a guidé sa vie et sa façon d’agir, de tout ce en quoi on croyait et qui rendait fort et confiant. • Il est normal de culpabiliser d’avoir fait ou de ne pas avoir fait telle ou telle chose pour éviter les dégâts, mais il faut accepter que ce type de situation est irrémédiablement hors de notre con- trôle. Parfois, le sentiment de culpabilité est lié à des choses qu’on a dites ou pas, qu’on a faites ou pas aux personnes décédées. Dans ce cas, il faut analyser le poids de ces affirmations dans la vie de tous les jours et non pas aujourd’hui, avec le recul sur ce qui est arrivé.
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